Impacts des mesures de resserrement en immigration

14 janvier, 2025

Depuis les annonces faites à l’automne dernier concernant le resserrement des mesures d’immigration par les gouvernements, les impacts se font déjà sentir tant du côté des employeurs que des travailleurs étrangers temporaires (TET).

Selon Migrant Rights Network, ces mesures pourraient entraîner des déportations massives dans les mois à venir, puisque le nombre de personnes touchées par ces mesures est estimé à environ 775 000 au Canada.

En ce qui concerne spécifiquement le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), l’absence d’abolition des permis fermés, leur non-remplacement par des permis de travail ouverts, ainsi que l’absence de passerelles vers la résidence permanente, font craindre que les annonces du gouvernement canadien ne soient qu’une façade, sans réelle solution aux enjeux structurels de ce programme. Les nombreuses exceptions sectorielles et régionales permettent toujours la délivrance de permis fermés, perpétuant un système à deux vitesses qui contraint les TET à des conditions de travail précaires et les prive de leurs droits fondamentaux.

Ces nouvelles mesures ont également accru la vulnérabilité des travailleurs déjà en poste, les exposant à des situations d’irrégularité en raison des restrictions sur le renouvellement et la réduction de la durée des permis.

Un sondage mené par Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) révèle que pour 80 % des entreprises manufacturières, ces limitations pourraient entraîner des baisses de production, et près de 60 % devront repousser ou annuler des projets d’investissement. La situation risque de devenir critique, certaines usines prévoyant perdre un travailleur sur quatre d’ici un an.

La réduction du nombre de travailleurs étrangers temporaires aura des impacts économiques majeurs, selon MEQ. Près de 13 000 postes restent vacants dans le secteur manufacturier au Québec, malgré la présence de 12 000 TET. MEQ rappelle également que le secteur subit un vieillissement accéléré de sa main-d’œuvre, avec 27,3 % des travailleurs du secteur de la fabrication âgés de 55 ans et plus en 2023.

En réponse à cette crise, une lettre ouverte a été envoyée au ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles, M. Randy Boissonnault, cosignée par plusieurs entreprises.